#14 – Chansons – Winnie L’Ourson

En 1985, alors que le rock alternatif et le punk s’infiltrent dans les caves sombres des capitales underground, un disque fait une apparition discrète mais retentissante chez les initiés : Chansons – Winnie l’Ourson. Derrière son apparence innocente, ce vinyle atypique est en réalité une œuvre avant-gardiste, oscillant entre rock psychédélique déguisé et satire douce-amère d’un monde en perte de repères. Retour sur un album qui aurait pu faire trembler la scène underground… si seulement elle l’avait remarqué.

Une production léchée, une dissonance insoupçonnée

Si l’on s’arrête à la première écoute, Chansons Winnie l’Ourson semble être un album pour enfants, doux et sucré comme un pot de miel. Mais derrière ces mélodies candides, les arrangements révèlent des influences insoupçonnées. On y trouve des accords de guitare qui n’auraient pas dépareillé sur un album de Velvet Underground, des percussions qui flirtent avec le krautrock, et une production si propre qu’elle en devient presque ironique. Les harmonies vocales sont si parfaitement exécutées qu’elles en deviennent hypnotiques, quasi hallucinatoires.

Des paroles plus subversives qu’elles n’y paraissent

Prenez Winnie L’ourson, morceau d’ouverture. Sous ses airs de ballade innocente, il s’agit en réalité d’une ode voilée à l’absurdité du quotidien et à l’aliénation moderne. Winnie et ses comparses semblent vivre dans une boucle éternelle, enfermés dans une forêt où le temps n’a plus de prise, métaphore limpide de la stagnation d’une société infantilisée.

Et que dire de Tu es le seul toi ? Ce titre, porté par un groove lancinant, est un manifeste existentialiste sur la quête de reconnaissance d’un individu perdu dans un monde où tout semble le dépasser. Une réflexion qui n’aurait rien à envier aux textes de Joy Division.

Une réception incomprise, un culte naissant

Malheureusement, l’album passe inaperçu à sa sortie, coincé entre l’explosion du rock FM et la montée du hardcore punk. Trop accessible pour les milieux underground, trop étrange pour le grand public, il tombe dans l’oubli. Mais comme tout grand disque maudit, il trouve peu à peu un public de passionnés, un cercle restreint de mélomanes qui y voient une pépite inclassable. Certains DJs l’ont même intégré à des sets expérimentaux, le plaçant aux côtés de Sonic Youth et des Residents.

Un album idéal à écouter pour ce 1er Avril… attendez 1985 ? J’étais persuadé que la playlist se terminait en 1981…

#13 – Hold Out – Jackson Browne

Sorti en 1980, Hold Out est un album qui divise encore aujourd’hui les fans de Jackson Browne. Après le chef-d’œuvre Running on Empty (1977), qui explorait la vie en tournée avec une sincérité brute, Browne revient avec un disque plus produit, plus policé… et parfois plus maladroit. Mais ne nous méprenons pas, Hold Out reste un album de qualité, porté par une plume toujours aussi affûtée et des mélodies qui collent aux tympans comme un refrain de fin de soirée.

Un succès commercial indéniable

Dès sa sortie, Hold Out s’offre la première place du Billboard 200. Un triomphe qui montre que Browne est au sommet de sa popularité. Pourtant, la critique, elle, n’est pas aussi dithyrambique. Certains reprochent à l’album son excès de production et une approche moins intime que les précédents.

Des chansons taillées pour la scène

L’album s’ouvre sur Disco Apocalypse, un titre à la rythmique plus musclée que d’habitude pour Browne. Certains y voient une tentative (maladroite) d’embrasser la vague disco, mais on est loin de la fièvre du samedi soir. Heureusement, il enchaîne avec Hold Out, une ballade au texte introspectif qui prouve que le songwriter californien n’a rien perdu de sa finesse.

Parmi les pépites de l’album, impossible de passer à côté de Boulevard, un hit énergique qui dépeint le désenchantement des rues de Los Angeles. On y retrouve un Jackson Browne plus incisif, loin des rêveries folk habituelles. Et que dire de Call It a Loan, une sublime ballade coécrite avec David Lindley, qui brille par son équilibre entre douceur et mélancolie ?

Un album en demi-teinte, mais attachant

Il faut être honnête : Hold Out n’a pas l’aura de ses prédécesseurs. Les arrangements sont parfois trop appuyés, certaines chansons paraissent moins inspirées (That Girl Could Sing, malgré ses qualités, ne révolutionne rien). Mais malgré ses défauts, l’album garde un charme indéniable, porté par la voix sincère de Browne et son talent pour raconter des histoires.

Un album à redécouvrir ?

Si Hold Out n’est pas le premier album qu’on recommanderait pour découvrir Jackson Browne, il mérite tout de même une oreille attentive. Entre tubes évidents et morceaux plus anecdotiques, il capture une époque où le soft rock dominait les ondes, tout en laissant entrevoir la transition vers les années 80.

#12 Domaines – Pierre Boulez

Si vous avez suivi nos précédents articles, vous vous attendiez peut-être à un autre disque de rock psychédélique, une pépite oubliée du funk. Eh bien, oubliez tout ça. Aujourd’hui, on change de registre. Radicalement. On entre dans le domaine (jeu de mots facile, désolé) de Pierre Boulez, avec son album « Domaines ». Et croyez-moi, c’est une aventure sonore dont on ne revient pas indemne.

Qui est Pierre Boulez, et pourquoi tant de notes ?

Pierre Boulez, c’est un peu le Gandalf de la musique contemporaine, mais en plus abstrait et avec un regard encore plus perçant. Compositeur, chef d’orchestre et théoricien, il a révolutionné la musique du XXe siècle avec son approche sérielle, sa rigueur mathématique et son goût prononcé pour faire grincer les dents de ceux qui aiment les mélodies simples. « Domaines » en est un parfait exemple : un labyrinthe sonore où chaque note semble avoir été posée après un long débat philosophique.

« Domaines », ou comment perdre ses repères en trois mouvements

À l’écoute de cet album, une question s’impose immédiatement : mais où est la mélodie ?! Réponse : nulle part et partout à la fois. Ici, pas de refrain entêtant, pas de groove, pas de solo de guitare à la Santana. Juste un dialogue d’une densité hallucinante entre une clarinette solo et un ensemble instrumental, le tout orchestré avec la précision d’un horloger suisse… sous acide.

Dès les premières secondes, on a l’impression d’être plongé dans une discussion très sérieuse entre extraterrestres super intelligents. Les sons s’éparpillent, se répondent, s’évitent. C’est un chaos maîtrisé, une conversation où chaque note semble remettre en question l’existence même de la précédente.

Une direction au scalpel et une pochette minimaliste

L’album « Domaines » doit aussi beaucoup à Diego Masson, qui dirige l’ensemble Musique Vivante avec une rigueur chirurgicale. Son approche, loin d’être purement technique, donne une intensité presque dramatique à cette œuvre complexe. Il sculpte chaque nuance, chaque micro-interaction entre les instruments, créant une expérience sonore d’une densité rare. L’ensemble Musique Vivante, fondé en 1966, est d’ailleurs un des piliers de la musique contemporaine en France, habitué à naviguer dans les partitions les plus déconcertantes.

Quant à la pochette du vinyle, elle est à l’image de l’œuvre : épurée, presque austère. Pas d’illustration, pas d’artifice, juste du texte sur un fond uni. Un parti pris radical qui annonce la couleur : ici, pas de distraction visuelle, seule la musique compte. Un objet aussi sobre que déroutant, à l’image de son contenu.

Clairement, « Domaines » n’est pas pour tout le monde. Mais c’est justement ce qui fait son charme. Si vous aimez être surpris, si vous avez une curiosité insatiable pour les sons qui sortent des sentiers battus, cet album est une expérience unique.

Pour mon best fan un petit bonus avec un GOAT featuring :

Photo Pierre Boulez devant la caricature d’Igor Stravinski par Jean Cocteau (non daté) © J.-Ph. Charbonnier/Agence TOP

#11 – Damn The Torpedoes – Tom Petty & The Heartbreakers

Si votre platine vous supplie pour un peu de rock et que votre dernière écoute était une compilation de bruits de forêt apaisants, il est temps de lui faire un cadeau musclé : « Damn The Torpedoes » de Tom Petty And The Heartbreakers. Sorti le 19 octobre 1979, enregistré aux studios Sound City en Californie, et produit par Jimmy Iovine, cet album est une claque sonore, un cocktail explosif de rock américain, et surtout, une déclaration de guerre musicale qui nous rappelle que parfois, il faut foncer tête baissée, torpilles ou pas.

Un album qui refuse de couler

Le titre de l’album n’a rien d’anodin. Inspiré d’une célèbre citation de l’amiral américain David Farragut — « Damn the torpedoes, full speed ahead! » (« Au diable les torpilles, plein gaz ! ») — Tom Petty fait ici référence à sa bataille juridique contre son label, qui tentait de le contrôler. Spoiler alert : il n’a pas coulé, il a foncé. Et cet esprit de rébellion imprègne chaque note de l’album.

Des morceaux cultes, une énergie brute

L’album démarre sur les chapeaux de roue avec « Refugee », un titre où la voix rocailleuse de Petty vous saisit dès les premières secondes. C’est le genre de chanson qui donne envie de mettre une veste en cuir, même si vous êtes tranquillement chez vous en pyjama.

On enchaîne avec « Here Comes My Girl », qui prouve que même un rebelle a un cœur tendre (mais pas trop non plus, faut pas exagérer). Et puis il y a « Even The Losers », qui vous rappelle que, oui, même les perdants ont droit à leur moment de gloire — un hymne parfait pour les jours où tout va de travers.

Un accueil triomphal

« Damn The Torpedoes » a reçu un accueil critique et commercial retentissant, grimpant jusqu’à la deuxième place du Billboard 200 et propulsant Tom Petty And The Heartbreakers au rang de stars incontournables du rock. Avec des morceaux devenus des classiques, l’album a consolidé la réputation du groupe et reste, encore aujourd’hui, une référence dans l’histoire du rock américain.

En résumé

« Damn The Torpedoes » est plus qu’un simple album, c’est une chevauchée sauvage dans l’univers du rock. Tom Petty et ses Heartbreakers y déploient une rage maîtrisée et une énergie indomptable. C’est l’album idéal pour toutes celles et ceux qui veulent sentir le vent du rock dans leurs cheveux… ou au moins dans leurs écouteurs.

#10 – American Stars ‘n Bars – Neil Young

On revient avec Neil Young, American Stars ‘n Bars, un album sorti en 1977 à la fois spontané, audacieux et profondément sincère. Pour ceux qui explorent sa discographie, cet album se révèle être un kaléidoscope d’émotions et de sonorités, alternant entre le country-rock, le folk et le rock électrique débridé.

Un album patchwork

American Stars ‘n Bars n’a pas été conçu comme une œuvre homogène, et c’est précisément ce qui fait sa force. L’album regroupe des morceaux enregistrés à différentes périodes entre 1974 et 1977, certains en studio avec le groupe Crazy Horse, d’autres dans des contextes plus intimes et dépouillés.

La face A propose un son résolument country-rock, avec des titres comme « The Old Country Waltz » et « Hold Back the Tears » où le violon et la pedal steel guitar ajoutent une touche nostalgique et authentique. Neil Young y adopte une approche simple et directe, chantant avec cette voix fragile mais poignante qui lui est propre.

Le choc électrique de la face B

Le véritable coup de poing survient sur la face B, où l’album prend une tournure plus électrique et brute. « Like a Hurricane », probablement le morceau le plus célèbre de l’album, est un monument du rock : un solo de guitare légendaire, une atmosphère orageuse et une intensité émotionnelle palpable. Ce titre incarne parfaitement le génie de Neil Young, capable de mêler une mélodie délicate à une puissance instrumentale dévastatrice.

Une pochette aussi décalée que l’album

Impossible de parler de American Stars ‘n Bars sans évoquer sa pochette. On y voit Neil Young affalé sur le sol, une bouteille de tequila à la main, aux côtés d’une femme en robe de soirée et d’un immense drapeau américain en arrière-plan. Cette image volontairement kitsch reflète le ton désinvolte et désordonné de l’album, mêlant humour, provocation et sincérité.

Un classique à redécouvrir

Malgré son caractère hétérogène, American Stars ‘n Bars s’impose comme une pièce maîtresse dans l’œuvre de Neil Young. Il capture l’esprit libre et insaisissable de l’artiste, oscillant entre douceur et tempête, tradition et expérimentation.

Pour les amateurs de vinyles, cet album est une pépite à posséder, autant pour son contenu musical que pour son esthétique unique. Si vous cherchez une porte d’entrée vers l’univers de Neil Young, laissez-vous emporter par le tourbillon d’émotions de American Stars ‘n Bars.

#9 – Bop Till You Pop – Ry Cooder

Quand on parle de Ry Cooder, on pense souvent à son jeu de slide guitar inimitable, à son amour des musiques traditionnelles américaines et mondiales, et à son rôle de passeur de sons oubliés. Mais en 1979, avec Bop Till You Drop, il prend tout le monde de court avec un album au groove impeccable, des sonorités impeccablement produites et une approche résolument moderne pour l’époque.

Un album au son révolutionnaire

Premier album entièrement numérique de l’histoire, Bop Till You Drop a été enregistré en 32 pistes, un luxe technologique en cette fin de décennie. Le son qui en résulte est d’une clarté cristalline, mettant en avant chaque nuance des arrangements soignés de Cooder et de son groupe. Pourtant, loin d’être un simple exercice technique, l’album reste vibrant et organique, porté par des interprétations pleines de feeling.

Entre rhythm and blues et rock californien

Ry Cooder, fidèle à lui-même, ne se contente pas d’un seul style. Bop Till You Drop navigue entre rock, rhythm and blues et touches de soul avec un naturel déconcertant. L’album est composé en grande partie de reprises, un terrain de jeu que Cooder affectionne particulièrement. Il insuffle une nouvelle vie à des morceaux comme Little Sister (popularisé par Elvis Presley) ou encore I Think It’s Going to Work Out Fine, un classique du duo Ike & Tina Turner qu’il transforme en une pépite groovy en duo avec Chaka Khan.

Des musiciens d’exception

Un des atouts majeurs de cet album réside dans la qualité des musiciens qui accompagnent Cooder. On retrouve notamment David Lindley aux guitares et l’excellent Jim Keltner à la batterie, deux piliers du son californien de l’époque. Les chœurs gospel, omniprésents, ajoutent une profondeur émotionnelle à l’ensemble et donnent à certaines chansons une dimension presque spirituelle.

Si vous aimez le rock teinté de soul, les albums à la production soignée et les guitaristes qui ont du goût, Bop Till You Drop mérite largement sa place dans votre collection. Alors, pourquoi ne pas le laisser tourner et vous laisser porter par son groove irrésistible ?

Photo Steve Krieger – 1979 Cambridge Folk Festival – Nights At The Roundtable

Créer une Feuille de Personnage Personnalisée

Depuis quelques semaines, nous avons lancé des parties de jeu de rôle (JDR) en mode cadavre exquis. Comme personne n’avait la motivation de préparer une campagne classique, nous avons opté pour une approche collaborative : chacun masterise à tour de rôle une session. Jusqu’à présent, l’expérience est un franc succès : les aventures sont amusantes, les personnages hauts en couleur, et tout le monde se porte volontaire pour animer la prochaine session.

Des Règles Custom pour Plus de Liberté

Nous jouons avec des règles maison, que nous affinons au fil des parties. Notre système repose sur une mécanique de D20, mais l’utilisation d’un tableur austère pour la feuille de personnage nuisait à l’immersion.

Objectif : Une Belle Feuille de Personnage

Pour rendre l’expérience plus plaisante, je me suis engagé à créer une feuille de personnage plus attrayante. Armé de Photopea, j’ai d’abord collecté des illustrations inspirantes sur Internet.

Première Étape : Conception de la Maquette

J’ai repris les règles de création de personnage et la feuille de tableur pour imaginer une maquette au format A4. J’aime les feuilles de personnage avec les statistiques principales en arc de cercle et l’illustration du personnage au centre. Cette structure a servi de base pour organiser les différents blocs de statistiques par thématique.

Assemblage et Design sous Photopea

J’ai ensuite positionné chaque bloc thématique en adaptant leur taille en fonction des illustrations. Cela a permis d’obtenir une fiche cohérente et harmonieuse.

IA et Illustrations : Trouver le Style Idéal

Pour illustrer mon personnage, j’ai exploré des outils de génération d’images par IA. J’ai commencé par rechercher des styles inspirants sur des plateformes comme Lexica ou via le Discord de Midjourney.

  • Recherche de Style : Une fois le style trouvé, soit le prompt était disponible, soit je générais un prompt via ChatGPT avec la fonction image-to-prompt.
  • Génération d’Image : Avec ce prompt, j’utilisais Copilot pour obtenir plusieurs propositions jusqu’à trouver celle qui correspondait à mes attentes.

Une Feuille Prête à Jouer

Résultat : une magnifique feuille de personnage personnalisée, prête pour nos sessions de JDR.

Distribution Limitée : Cependant, certaines illustrations étant sous licence, je ne peux pas partager librement cette version. J’ai donc créé une fiche plus simple, libre d’être illustrée et utilisée par tous.

#8 – Déjà vu – Crosby, Stills, Nash & Young

Sorti en 1970, Déjà Vu de Crosby, Stills, Nash & Young (CSNY) est plus qu’un simple album : c’est une pierre angulaire du rock folk, un instantané musical d’une époque en ébullition. Ce disque, à la fois rugueux et harmonieux, réunit quatre égos et talents immenses pour un résultat mythique.

Un groupe, quatre univers
David Crosby, Stephen Stills, Graham Nash et Neil Young : quatre voix distinctes, quatre personnalités fortes, mais une alchimie unique. C’est cette tension créative qui fait vibrer l’album. Entre les harmonies vocales ciselées et les solos de guitare inspirés, chaque morceau raconte une histoire.

Des classiques gravés dans le sillon
L’album s’ouvre sur Carry On, un hymne psychédélique aux changements de rythme audacieux. Puis vient Teach Your Children, douce et engagée, avant que Helpless de Neil Young ne livre sa poignante mélancolie. Et bien sûr, le morceau titre, Déjà Vu, hypnotique et introspectif. Chaque piste résonne avec une authenticité brute.

Un son qui traverse les décennies
L’empreinte sonore de Déjà Vu réside dans sa richesse musicale : des harmonies vocales envoûtantes, des arrangements subtils et une production soignée. Chaque instrument trouve sa place dans un mélange à la fois brut et raffiné, révélant la force émotionnelle et l’authenticité de chaque chanson. En version vinyle, Déjà Vu prend toute son ampleur : la chaleur de l’analogique magnifie les voix et les guitares. C’est un album qui ne se contente pas d’être écouté, il s’expérimente, comme une session live dans votre salon.

Pourquoi poser ce classique sur votre platine ?
Parce que Déjà Vu, c’est le parfum d’une époque et la preuve que le rock peut être à la fois contestataire, poétique et intemporel. Si vous aimez les harmonies qui donnent des frissons et les riffs qui parlent au cœur, c’est un must.

Alors, sortez la platine, posez l’aiguille… et laissez vous emporter. Ce Déjà Vu-là, on ne s’en lasse jamais.

#7 – Dire Straits – Dire Straits

Cette semaine on écoute l’album éponyme Dire Straits qui a marqué le début d’une carrière légendaire pour le groupe britannique mené par Mark Knopfler. Porté par des morceaux iconiques comme Sultans of Swing, cet album est aujourd’hui considéré comme une référence incontournable du rock et trouve une place de choix dans toute collection de vinyles digne de ce nom.

Un son unique et intemporel

Dès les premières notes de Down to the Waterline, l’album impose son atmosphère caractéristique, mélange de rock, de blues et d’influences folk. La guitare au doigté subtil de Mark Knopfler et son jeu fluide, sans médiator, confèrent aux morceaux une chaleur et une musicalité uniques.

L’ensemble de l’album bénéficie d’une production épurée, mettant en avant les instruments et la voix nonchalante de Knopfler. Un choix artistique qui tranche avec l’excès de production de nombreux albums rock de l’époque et qui permet à Dire Straits de traverser les décennies sans perdre de son éclat.

Sultans of Swing : Le titre qui a tout changé

Si l’album regorge de pépites, c’est Sultans of Swing qui a propulsé Dire Straits sur le devant de la scène. Ce morceau, avec son riff reconnaissable entre mille et son solo magistral, a captivé les amateurs de guitare et reste un classique indémodable. Le morceau raconte l’histoire d’un groupe de jazz jouant dans un pub londonien et incarne parfaitement la narration musicale propre à Knopfler.

Un album fondateur

L’album Dire Straits est bien plus qu’un simple premier disque : c’est le point de départ d’une carrière exceptionnelle qui mènera le groupe vers des sommets avec des albums comme Brothers in Arms. Avec son style unique et intemporel, il reste un incontournable pour tous les amateurs de musique rock et de vinyles.

Que vous soyez fan de longue date ou nouvel auditeur, plonger dans cet album, c’est embarquer pour un voyage musical qui n’a rien perdu de sa magie.

#6 – In The Land Of Grey And Pink – Caravan

Sorti en avril 1971, In the Land of Grey and Pink est le troisième album du groupe britannique Caravan. Considéré comme un pilier du rock progressif et plus particulièrement du sous-genre Canterbury Scene, cet album illustre parfaitement la fusion unique entre rock psychédélique, jazz et folk qui caractérise ce courant musical.

En revanche, il est impossible de trouver l’album entier de manière publique. Je vous propose donc d’écouter les Album Reactions de JustJP. Chaque morceau y est diffusé avec un fond visuel de hochements de tête, mais le son est clair et sans interruption.

Une atmosphère unique et onirique

Dès les premières notes, l’auditeur est transporté dans un univers aux sonorités douces et envoûtantes. Le groupe, mené par Pye Hastings (guitare, chant), Richard Sinclair (basse, chant), Dave Sinclair (claviers) et Richard Coughlan (batterie), parvient à créer une ambiance à la fois légère et complexe. Les compositions alternent entre passages mélodiques et structures plus expérimentales, offrant une richesse musicale captivante.

Des morceaux emblématiques

L’album s’ouvre avec Golf Girl, un titre pop aux paroles fantaisistes et aux arrangements délicats, marqué par l’utilisation du trombone et des harmonies vocales enjouées. Vient ensuite Winter Wine, un morceau plus contemplatif qui illustre la finesse du songwriting de Caravan.

Le cœur de l’album réside dans son morceau final, Nine Feet Underground, une suite instrumentale de plus de 22 minutes composée par Dave Sinclair. Ce titre est une véritable démonstration du talent du groupe, avec ses transitions fluides entre passages jazzy, envolées de claviers et envolées rock progressives.

Une pochette emblématique

L’illustration de la pochette de l’album est tout aussi marquante que sa musique. Réalisée par Anne Marie Anderson, elle représente un paysage fantastique, aux teintes douces de rose et de gris, en parfaite harmonie avec l’ambiance onirique de l’album. Les montagnes arrondies et les petites habitations mystérieuses renforcent le côté féerique et rêveur, transportant l’auditeur dans un univers parallèle, à la frontière entre imaginaire et réalité.

Une reconnaissance tardive

Si In the Land of Grey and Pink n’a pas connu un succès commercial retentissant à sa sortie, il est aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre du genre. Son mélange subtil de mélodies accessibles et d’expérimentations audacieuses en fait un album incontournable pour tout amateur de rock progressif.