Sorti en 1973, No Pussyfooting est une collaboration avant-gardiste entre deux figures emblématiques de la musique : Robert Fripp, le guitariste virtuose de King Crimson, et Brian Eno, le maître de l’expérimentation sonore et futur pionnier de l’ambient. Cet album, composé de deux longues pistes immersives, a redéfini les frontières de la musique électronique et instrumentale, ouvrant la voie à des genres encore méconnus à l’époque.
Une rencontre d’esprits visionnaires
Lorsque Robert Fripp et Brian Eno se rencontrent, ils partagent une envie commune d’explorer de nouvelles dimensions sonores. Eno, qui venait de quitter Roxy Music, s’était plongé dans l’expérimentation des boucles de bandes magnétiques et des synthétiseurs. Fripp, quant à lui, était déjà reconnu pour son jeu de guitare novateur et sa quête d’expérimentations musicales. Leur collaboration allait marier la rigueur technique de Fripp et l’approche artistique intuitive d’Eno, donnant naissance à un son inédit.
Le système « Frippertronics »
Au cœur de No Pussyfooting se trouve le système de boucles de bandes magnétiques qu’Eno avait perfectionné. Connue sous le nom de Frippertronics, cette technique consistait à enregistrer un son sur une bande magnétique qui passait entre deux magnétophones. La première tête enregistrait le son tandis que la seconde le reproduisait avec un léger délai, créant une boucle en constante évolution. Fripp utilisait ce procédé pour superposer des couches de guitare, produisant des textures riches et hypnotiques.
Les deux pièces maîtresses
L’album ne contient que deux morceaux, mais chacun est une exploration sonore à part entière :
« Swastika Girls » (18:44)
Plus énergique et texturé, ce morceau combine les boucles rythmiques des synthétiseurs d’Eno avec les mélodies fragmentées de la guitare de Fripp. Le titre, provocateur à l’époque, reflète l’ironie et la provocation artistique caractéristiques des deux musiciens.
« The Heavenly Music Corporation » (20:55)
Cette pièce débute avec des nappes de guitare envoûtantes qui se développent lentement, créant une ambiance éthérée et méditative. Elle illustre parfaitement la capacité de Fripp et Eno à transformer des sons simples en paysages sonores complexes.
Merci pour cette recommandation, ça fait des années que je me dis que je dois l’écouter