#5 – Pizza – Alain Bashung

Retour sur la scène française de 1981, une année marquante qui a vu la naissance d’un album emblématique dans la carrière d’Alain Bashung : « Pizza ». Ce disque, à la fois éclectique et novateur, est souvent considéré comme un tournant artistique, confirmant le talent de l’artiste et son aptitude à transcender les genres. Plongé dans une époque où la chanson française explore de nouveaux horizons, « Pizza » résonne encore aujourd’hui comme une œuvre majeure.

Un contexte singulier

En 1981, Bashung n’est pas encore l’icône intouchable qu’il deviendra dans les années suivantes. Révélé deux ans plus tôt par l’immense succès de « Gaby oh Gaby », il doit confirmer son statut dans un paysage musical en pleine mutation. Avec « Pizza », il choisit de s’entourer d’une équipe de talent, notamment Boris Bergman, parolier complice, et d’explorer des sonorités plus variées, tout en conservant une identité unique.

Une alchimie des genres

« Pizza » est un patchwork musical qui mêle chanson française traditionnelle, influences rock et touches de new wave. Les arrangements, résolument modernes pour l’époque, mettent en avant des synthétiseurs audacieux, des guitares incisives et une section rythmique percutante. Chaque morceau semble raconter une histoire unique, mais l’ensemble forme un tout cohérent, reflet d’une époque bouillonnante de créativité.

Parmi les titres phares, on retrouve :

  • « Vertige de l’amour » : Un classique instantané, à la fois ironique et profond, avec son refrain entêtant et ses paroles ciselées.
  • « Rebel » : Une œuvre teintée d’une mélancolie rock qui laisse entrevoir la vulnérabilité de Bashung derrière son apparente insolence.
  • « Téléphone » : Une plongée dans une ambiance plus ludique, mais toujours avec cette touche de décalage caractéristique.

Des textes empreints de poésie

L’un des atouts majeurs de « Pizza » réside dans ses paroles, signées principalement par Boris Bergman. Les mots, souvent cryptiques, jonglent entre humour, dérision et existentialisme. Bashung s’amuse avec la langue française, créant des images surréalistes qui interpellent et invitent à l’interprétation.

Une influence durable

« Pizza » n’est pas seulement un succès commercial et critique à sa sortie—il pose les bases de l’identité artistique que Bashung affinera dans ses albums suivants, notamment « Play blessures » et « Osez Joséphine ». À travers cet opus, il s’éloigne des formats conventionnels pour s’imposer comme un artiste à part, capable de réinventer la chanson française.

Plus de quarante ans après sa sortie, « Pizza » continue d’être un album référentiel pour les amateurs de musique et les artistes en quête d’inspiration. Il incarne à la fois une époque et une vision artistique intemporelle.

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